recueil Manigran Jack

recueil Manigran-Jack :

Une plume tombe doucement,
Blanche avec une nuance de bleu.
Une plume d'ange.


La douce odeur des pins
Rappelant la rudesse de l'écorce,
M'enserre tendrement.


Dans la forêt, la chaleur.
Tout a l'air immobile.
Même le temps.


Le soleil qui se lève
soulève délicatement aux fleurs
leur couverture de rosée.


Malgré le soleil déjà chaud,
le sol a gardé la fraîcheur
de la nuit.


Le seul mouvement
dans mon esprit, c'est la brise
qui fait frémir l'herbe.


Le soleil apaisant.
Sa douce trace sur mon visage.
Je dors en paix.


Odeur du doux nectar,
Gouttes de pluie fraîche sur ma langue,
Le calme m'embrasse.


Dieu commence à pleurer.
L'orage déchaine des larmes
Qui me renouvellent.


L'averse explose.
Dans les gouttières le souvenir du soleil
fait fondre les grêlons.


La mer s'apaise.
Je vois des trésors épars sur le sable,
Des souvenirs douloureux de mon enfance.


Le soleil chaud
recouvre mes pieds. Le soleil
cuit cette viande en croûte.


Les galets choquent
sous le ressac.
Et mes pieds dans l'eau fraîche.


Les goélands
filent droit sur la mer.
Vitesse.


Souffle du vent.
Formes éphémères sur l'eau.
Pluie de rides mouvantes.


Nuage
posé sur le
soleil couchant
comme un papier
dont les bords
s'enflamment


Vision fugitive
d'un arbre aux branches
ouvertes comme une croix,
accueillantes,
d'où décolle une colombe.


Pour quelle raison
la mer a-t-elle tant de colère
contre cette digue?
Car elle bloque un géant tranquille.
A mort!


Le bambou

Juste une minuscule graine,
Et la tige de bambou se dresse vers le ciel,
Avec un vert profond et des feuilles succulentes.
Fort et souple, il résiste au vent,
Et, en paix, il chante dans le vent.
Le son du lointain passé.
Un mystère.


Le labyrinthe

A travers un labyrinthe d'herbes, sans fin, la rivière coule
Fluide et rapide comme un serpent.
Elle engloutit chaque fleur sans se douter que,
Chacune un point de couleur dans le grand pré,
Elles cachent leurs propres labyrinthes et secrets
A l'intérieur.


Le reste du coquillage

Vert turquoise avec une touche de marron,
Sous de subtiles ondulations, sculptées
Comme des plantes se reposant sur le sable,
Se balançant doucement quand je passe mes doigts dans l'eau,
Taillant de petites vagues bleues tout autour.
Couleurs et ondulations se forment dans le doux remous ;
Reste d'une vie passée.


l'étalon noir

Tandis que sa sombre crinière ondule sous le vent
Comme les voies impénétrables d'un courant marin
L'étalon galope sans bruit
Et me séduit, je rêve de le monter.
Au travers des vents capricieux, je monte cette créature sauvage,
Si noire et mystérieuse, comme la nuit,
D'une beauté menaçante,
Et elle m'emporte dans les abysses de la foi.